Cela fait 16 ans que l’équipe Bretonne Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau (Côtes d’Armor Moncontour à l’origine) a vu le jour, 16 annés qu’elle forme des jeunes talents à passer le cap du monde pro. Armindo Fonseca, Mickael Cherel, Romain Hardy, Arnaud Gérard, Sean Downey, David Gaudu et dernièrement Lewis Bulley et Fabien Schmidt, tous sont passés par les Côtes d’Armor Morin Véranda Rideau.Mais, pourtant, jamais de pont entre une structure professionnelle et les bénévoles formateurs du team Costarmoricain n’avait vraiment été construit. Des promesses d’avenir, ça oui, ils en ont eu tout comme les rares remerciements du monde pro.Jusqu’au jour où 2 Normands, passionnés, ont décidé qu’il était alors le temps, une bonne fois pour toute, que cette structure de formation Bretonne et l’équipe pro Israël Cycling Academy allaient devenir une même et seule entité, et tous ensemble vers un même but. Lionel Marie (DS ICA) et Mickaël Leveau (DS Côtes d’Armor) ont construit ce pont avec l’aval de Benoit Douchain et Thierry Pecheul (Côtes d’Armor) avec Ran Margaliot et Sylvan Adam (ICA).
Les jeunes coureurs des Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau viennent des 4 coins de l’Europe rejoindre les Français. Des gars venus du Pays de Galles, d’Ecosse, d’Irlande, de Biélorussie mais aussi d’Israël, Mais cela fait déjà bien longtemps que les Bretons accueillent les coureurs étrangers, une tradition bien ancrée au sein de l’ADN des Côtes d’Armor. Ils sont comme ce drapeau qu’ils brandissent, celui que l’on nomme « Gwenn Ha Du », celui que l’on retrouve partout, sur toutes les courses du globe, sur tous les continents, ce drapeau lui aussi international.Le message porté par cette union est encore plus fort, car il est aussi celui d’un cyclisme universel et qui dépasse les frontières du team régional désormais. Ils porteront aussi ces couleurs qui rendent hommage à ce grand champion Gino Bartali, celui qui avait sauvé un millier d’êtres humains d’une mort certaine. Gino Bartali « Le pieux », ce juste parmi les nations qui croyait en cette union internationale pour ne plus jamais revoir « ça ». Ils sont le symbole d’un avenir, d’un espoir! A l’heure où le monde se divise, ce cyclisme apporte un message d’avenir!
Thierry Pecheul (Manager Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau);
« C’est une énorme fierté pour le team côtés d Armor Marie Morin Véranda Rideau. C’est déjà une belle reconnaissance du travail de nos DS qui sont connus dans le monde pro, mais aussi du noyau dur qui pilote bénévolement la structure.
Des gens intelligents, jamais à la recherche de lumière ou d argent, mais très simplement à rechercher tous les moyens pour permettre à nos jeunes talents de vivre pleinement leur passion et de partager de très bons moments sportifs. ISRAEL nous fait confiance,c’est top pour eux et pour nous.
Apprendre notre culture Bretonne
Apprendre la culture de la gagne, du monde pro mais autre chose aussi ?
Oui, bien sûr. Par exemple, Alexis Renard recherche, en plus du vélo, un échange culturel, découvrir d’autres horizons, il sera servi. Les jeunes israéliens et autres issus de divers pays apprendront le vélo dans ce berceau qu’est la Bretagne, ils apprendront aussi notre culture. C’est aussi ça ce pont.Bien entendu,nous aurons des moyens matériels,mais c’est d’abord la passion qui prime pour dur et et pérenniser notre structure.
Ces jeunes, vous y êtes attaché?
Oui pour divers raisons. Sur le plan sportif déjà. Ils ont tous un talent physique, après le DS établit l’alchimie, comme avec Damien Poisson qui se perdait en 2ème cat en 2017….Ces jeunes ont des rêves, ils ont les moyens de les atteindre et nous sommes là pour ça. Nous sommes près d’eux, à leurs écoutes sur tout les sujets et sur ce rêve de rejoindre le monde pro.
Bref, que du bonheur et en 2019 avec Israël, on fera le max pour intégrer ces jeunes à notre culture cycliste. Une mention particulière à notre trésorier Michel Cantin qui s’occupe du logement et qui est aux petits soins pour nos coursiers étrangers. Sans tous ces gens, nous n’aurions pas créé cette équipe, ce clan.
Le DS Mickaël Leveau et très proche du DS d’ICA Lionel Marie. Ce dernier avait parlé de ce projet sur le dernier tour de France. Quelques semaines, plus tard il était devenu réalité. Mickaël, votre team est la réserve d’un team pro Israélien. De nombreux jeunes venus de toute la planète mais vous gardez vos racines Bretonnes, votre fierté justement
« Oui, nous sommes comme le « Gwenn Ha du », nous montrons notre culture aux 4 coins du globe (rires). Nous sommes très attachés à notre région de Bretagne et notre département des Côtes d’Armor. Vous en connaissez beaucoup des départements qui soutiennent le cyclisme? Les côtes d’Armor sont là depuis le début de l’histoire, ils ne nous ont jamais lâchés, nous ne les lâcherons jamais non plus. Etre la réserve d’un team étranger est un plus mais nous gardons nos partenaires régionaux.
Oui notre maillot change, nous avons les même couleurs qu’ICA, nous en sommes fiers mais c’est toujours la même équipe, le même ADN, la Bretagne. C’est aussi une belle occasion pour ne partenaires de faire connaître leurs savoir faire à l’étranger en plus. »
C’est énorme ce soutien, pour nous et pour les jeunes qui découvrent le monde pro
Comment se construit ce pont justement?
« Déjà par les équipements. Nous roulons désormais sur les même vélos que le team pro, ceux de la marque « Da Rosa » qui sont de véritables bijoux. En plus des vélos, il y a aussi tout le reste comme les roues, la mécanique et aussi comme les chaussures (qui valent parfois plus de 300 euros). Quand nous étions en stage, nous sommes passés par le centre course. Et comme les pros, ils nous soutiennent entièrement sur la logistique. Ils nous ont même proposé le bus pour certaines courses… C’est énorme ce soutien, pour nous et pour les jeunes qui découvrent le monde pro. »
Le monde pro, certains d’entre eux l’ont découvert en partant aux différents stages en Espagne et en Israël
Oui, ils ont vu comment cela se passe, ils ont discuté avec les coureurs, le staff. Ils se sont entraînés avec eux. ICA a cette culture de la gagne tout en conservant le plaisir de compétiter, c’est une famille qui a des belles ambitions à l’avenir. Les coureurs veulent gagner pour eux mais surtout pour ce maillot et ils le font en s’éclatant totalement. Chez nous, c’est pareil, l’important c’est le bonheur des jeunes dans cet apprentissage de la culture de la gagne.
C’est au sein des Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau qu’ils apprennent déjà le mode d’emploi
Vos objectifs pour 2019 justement?
Toutes les courses. On ne va peut être pas gagner tout le temps mais on prendra chaque course avec l’envie de la claquer. Que les mecs soient heureux en allant jouer la gagne. Je ne leurs mets pas la pression pour telle ou telle course. Dans l’équipe, notre force c’est que chacun d’eux peut en claquer, sur divers profils. C’est sur la course que l’on verra qui sera le leader. Tous peuvent le faire. C’est au sein des Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau qu’ils apprennent déjà le mode d’emploi pour devenir pro.
Ce pont, beaucoup ont douté de sa réalité au début pourtant?
Oui, j’ai su ça. Mais quand on réussi un tel projet, il y en a qui causeront toujours. Je m’en fiche au final. Ca me fait mal sur le coup quand on casse du sucre sur notre dos quand je vois le travail de tout le monde mais dès que je vois nos gars, j’oublie tout. Seul notre projet m’importe, nous l’avons fait, il est devenu réel et c’est le début d’une grande aventure, d’un beau chapitre, celui de l’avenir.
PHOTOS PAR NOA TOLEDO ARNON